Le 5 septembre, le régiment quitte le cantonnement en camions automobiles et gagne Verdun.
Le 6 au soir, les Bataillons prennent leurs emplacements de départ.
Le Régiment, encadré à droite par le 167e R.I. et à gauche par le 169e R.I., a deux Bataillons en ligne : les 1er et 2e et le 3e en soutien.
La relève, de Marceau jusqu'au Bois des Caurières, à travers les ravins empestés de gaz, sous un bombardement incessant est très dure. Durant la journée du 7, la lutte d'artillerie fait rage ; le Régiment éprouve déjà de lourdes pertes.
L'attaque est fixée au 8, à 5h. 10. Les Bataillons de tête, auxquels est adjoint un peloton de la 10e Compagnie, qui a une mission spéciale de nettoyage, s'élancent. La première ligne est rapidement atteinte, nettoyée et dépassée. Sur la deuxième, la défense est plus opiniâtre ; la lutte commence, mitrailleurs et grenadiers ennemis sont tués sur place et la progression continue. Les tranchées des Quatre-Chemins et du Turkestan qui constituent la troisième ligne, sont abordées ; elles ont des blockhaus de mitrailleuses ; la
garnison, des troupes de la Garde, se défend avec une énergie farouche ; la lutte est sévère, nos pertes sont lourdes, gradés et hommes tombent de toutes parts. Malgré tout, les survivants passent, pénètrent dans la position et, sur la gauche, des éléments du 2e Bataillon poursuivent au-delà, vers la tranchée des Renards.
Mais ce ne sont que quelques isolés perdus dans la bataille.
L'ennemi s'en aperçoit et contre-attaque. Les débris des Compagnies résistent autant qu'elles peuvent, mais, sous les chocs répétés des Allemands, elles doivent abandonner un peu du terrain gagné.
Dans ces quelques heures de bataille, le Régiment a été cruellement éprouvé. Presque tous les Commandants de Compagnies d'attaque sont tombés à la tête de leurs unités. Le Capitaine De LESPINASSE du 1er Bataillon, le Capitaine PINEAU, le Lieutenant GEVIN du 2e Bataillon, le Lieutenant MALLET de la 10e Compagnie, sont parmi les morts.
Le 9 septembre, quelques actions de détail ont lieu encore. Sur la gauche, la 6e Compagnie attaque et reprend des éléments de tranchée. La 9e Compagnie surtout, livre avec la Compagnie franche un combat furieux pour la prise d'un blockhaus qui tient encore dans la tranchée des Quatre-Chemins. L'affaire réussit Les jours qui suivent, les débris des Bataillons tiennent la ligne et repoussent des essais de contre-attaque. Le 3e Bataillon, moins éprouvé, demeure quelque temps à gauche du fort de Vaux, au ravin du Bazille, face à la Woëvre.
Le 17 au soir, le 168e Régiment d'infanterie quitte Verdun après relève.Pour sa belle conduite dans ces combats meurtriers, il est cité à l'ordre du 32e Corps d'Armée.
détail de la Carte du JMO du 168e RI
Etat des pertes du 168e RI entre le 07 et le 25 septembre : 982.
85 % sur les dates du 7/8/9 septembre 1917
Tués : 160
Blessés : 639
Disparu : 183