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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 16:58


 BOUTILLON Lucien – 20/04/1917 – Reg Marche Légion Étrangère, 5e Cie

 fils de Baptiste et de Louise Gauthier

Avril 1917 - Aubérive

  • Chef de corps Lt. Colonel Duriez (tué le 17 avril)

    • 1er bataillon : Commandant Husson De Sampigny

    • 2e bataillon : Commandant Waddell

    • 3e bataillon : Commandant Deville puis Capitaine Lannurien

La bataille qui se déroule du 17 au 21 avril se traduit par la mise hors de combat de la moitié des 1500 légionnaires du RMLE et par la perte du chef de corps qui sera remplacé par le Commandant Deville.

  Historique des faits d'après le JMO : quelques jours avant... 

- 20 avril 1917 – A. opération effectuées par les Btns de Sampigny et Lannurien (1er et 3e Btn).

  Le 20 avril le commandant Deville reçoit le Colonel commandant la brigade l'ordre suivant (paragraphe VII de la note de service du 19 avril 1917, 21 heures, faisant suite à la note 537. DM /3/ :

«  Le front à atteindre dans la journée du 20 sera pour la 1ere brigade. «  Tranchée des uhlans avec Vaudesincourt, grand boyau, lisières Est et Nord du bois noir, lisière du bois 61; la séparation des deux 2 régiments se faisant au point 659 ( ce point à la légion) – Dès 05 heures les opérations reprendront pour atteindre les objectifs désignés. »

Le chef de Btn, commandant le régiment envoie les ordres suivants, le 20, à 2 heures.

Ordre n° 71 Commandant Deville à 1er Btn (en communication avec le 3e).

«  Demain au lever du jour, attaque de tous les éléments de la brigade, la légion face au Nord, le 4e tirailleurs face au Nord-Est.

Voici les grandes lignes de l'opération.

Nous disposons de 5 Cies d'infanterie et de vos 2 Cies de mitrailleuses, ls éléments du 168e RI, utilisés pour la défense de cette nuit ne devant pas en principe être envoyés pour l'attaque. Il y a donc lieu de répartir le frond d'attaque entre nos seules unités.

Vous remarquerez que malgré la présence à notre droite de la brigade de territoriaux, c'est nous qui attaquons jusqu'à la Suippes et, par suite, qui devons enlever Vaudesincourt.

Notre Cie de droite aura donc à faire un mouvement oblique très prononcé. Rien de nous empêchera avant l'attaque qui se déclenchera à 05:00, de disposer de cette Cie face à son objectif. Je ne puis communiquer avec la brigade territoriale, mais vous voudrez bien faire parvenir par M.Germain la 10e Cie ( en lui indiquant la limite d'action de la Cie de droite), quelle aura à nettoyer toutes les organisations boches au sud de cette limite.

Ceci fait vous voudriez bien repartir les unités sur le front d'attaque et demain matin, vous aurez la direction des opérations d'attaques; comme vous celle de la défense de cette nuit.

Assignez à chaque Cie son secteur d'attaque et sa mission, mais veuillez me communiquer avant 5 heures, les ordres que vous avez donnés, afin que je sois au courant de l'orientation du mouvement et des prescriptions auxquelles auront à se conformer les unités sous vos ordres. Avant l'attaque vous enverrez rejoindre se Cie aux bois des bouleaux, la section du 168e qui aura participé à la défense cette nuit ainsi qu'une section de mitrailleuses ( dont il vous restera 2 de ce régiment). Par contre vous disposerez de la Cie complète d'infanterie, stationnée dans la tranchée du croissant. ( à conserver en réserve) et des deux autres sections de mitrailleuses du 168e, qui vous ont été prêtées pour la nuit. N'engager également que dans la mesure du nécessaire ces deux sections de mitrailleuses. Je préviens le chef de section du 168e. Ci joint une copie d'une note de la brigade qui vous donnera les directives de l'opération. Prière de communiquer vos ordres pour l'attaque au commandant du Btn du 168e qui sera Cdt de la réserve de la brigade. ( Les 2 Cies et les 2 sections de mitrailleuses lui restant).

Ordre n° 79 :

Commandant Deville à Cdt du Btn du 168e RI.

«  Un ordre de la brigade que je viens de recevoir, m'autorise pour une attaque sera menée demain 20 avril, sur tout le front de la brigade, à utiliser la Cie de votre bataillon, stationnée dans la tranchée du croissant, et 2 sections de mitrailleuses, le tout en réserve des 2 bataillons de légion qui attaquerons.

La section de la 3e Cie qui est pour la nuit employée en 1er ligne, rejoindra demain matin, à 05 heures, sa Cie dans le bois des bouleaux; elle sera accompagnée d'une des 3 sections de mitrailleuses qui seront employé cette nuit à la défense de notre front actuel.

Vous mettrez pour l'attaque, à la disposition du commandant de Sampigny, la Cie de la tranchée du croissant. La section de mitrailleuses qui est également stationnée dans la tranchée du croissant rejoindra la Cie ramener ce soir à 06:35.

Vous, vous tiendrez, de votre personne, au bois des bouleaux et, comme le commandant de la réserve de brigade (des 2 Cies du bois du bouleaux et de 06:35), vous, vous tiendrez à la disposition du colonel commandant la brigade et par, mon intermédiaire, en relation avec lui. Le commandant de Champigny est prévenu; il vous donnera connaissance de son plan d'engagement.

Ordre ° 80 :

Commandant Deville à capitaine Germann Cdt le 3e Btn.

«  Demain 20 avril, à 5 heures, attaque des positions au Nord de la ligne actuel de défense.

Le Commandant de Sampigny commandera l'ensemble des troupes d'attaque.

Ci joint copie des instructions que je lui donne; En outre de l'avis que vous donnerez à la 10e Cie, prévenez-là, dès maintenant, qu'elle a pour cette nuit, à couvrir, face au Nord, en liaison, avec vous avec à la limite Est du secteur du régiment avec la 24e D.I. à sa droite, les troupes de la brigade territoriale Guerin. Le commandant de Sampigny vous convoquera probablement dans la nuit.


1 -
Opération dans le fortin S.O de Vaudesincourt et grand boyau :

Le Capitaine adjudant major Germann, blessé légèrement le 17 avril à 08 heures, et évacué, rejoint le 19, à 17 heures et prend le commandement du 3e bataillon le 20 à 0 heure.

Il donne l'ordre à la 9e Cie de progresser vers le Nord et d'occuper le grand-boyau du point 59 au carrefour Nord de 719.

A la 11e Cie d'occuper le grand-boyau, du carrefour Nord de 719 au point 738.

A la 10e Cie d'occuper d'abord le front 708-37, puis le grand-boyau entre 738 et 55.

La progression des 9e et 11e Cies ne doit commencer que lorsque la 10e Cie sera parvenue à leur hauteur. La 10e Cie atteint le front 708-37-34-31 – vers 10 heures et se relie au 708 à la 11e Cie.

A 10:30, les 3 Cies progressent vers le Nord. Un tir de barrage est établi à 150 mètres au Nord du grand-boyau.

A 12 heures, la 9e Cie parvient devant la tranchée sud de 642, mais elle est arrêtée par une forte résistance; Elle tient les points 728 et 100 mètres Sud de 719. la 11e Cie est arrêté en 42, devant le fortin S.O. de Vaudesincourt, les points 735 et 738 fortement occupé par l'ennemi. L'artillerie de tranché tir sur ces deux points. La 10e Cie ne peut prendre pieds dans le grand-boyau. Tous les boyaux qui y mènent sont enfilés par des mitrailleuses. Elle parvient néanmoins en 745, 741, 57, 39.

La 3e Cie du 168e est en soutient dans la tranchées des Dardanelles, avec deux sections de mitrailleuses. La lutte est rude, la plupart des officiers et sous-officiers sont tombés. Les légionnaires s'acharnent à avancer malgré les mitrailleuses qui déciment et les canons qui les écrasent de la rives droites de la Suippes, malgré la fatigue extrême et le manque de sommeil, malgré la soif qui les dévores. Le manque de grenades seul les arrête, on en voit pleurer de rage, les mains impuissantes. Le est particulièrement défendu. C'est une position fortement organisée, avec défenses accessoires et mitrailleuses, lances-bombes et torpilles. La 11e Cie en cherchant à s'y introduire subit de nouvelles pertes. La 10e Cie grâce à l'appui de l'artillerie de tranchée du capitaine Morel, prend pieds dans le grand-boyau, au point 738 et progresse vers l'Est, jusqu'à la tranchée 56-57 qu'elle ne peux dépasser. Malheureusement ces gains ne peuvent être conservés. Une contre attaque allemande déclenchés vers 19:20 heures, appuyé par un violent bombardement et une pluie de grenades à ailettes rejette la 10e Cie au point 39.

A 21 heure dans un brillant retour offensif, la 10e Cie reprend pied dans le grand-boyau et regagne le terrain perdu.

  2 – Opération vers le bois noir

La 2e Cie participe à l'attaque du bois noir sous les ordres du Lt-Colonel Cdt le 4e tirailleurs, en liaison avec le 6e Btn de ce régiment. Elle atteint rapidement la lisière Nord du Bois Noir tuant 20 allemands et faisant 8 prisonniers. En fin de journée, la situation des bataillons Germann et De Sampigny est la suivante.

La 2e Cie occupe le Bois Noir et 652.

La 3e Cie occupe de 652 à 653.

La 1ere Cie est au environ du point 605.

La 9e Cie occupe les points 728 à 719.

La 11e Cie occupe le point 42.

La 10e Cie occupe les points 738, 56, 57, 39.

Le bataillon Germann est réduit à 250 combattant environ.

La nuit est consacré à chercher les liaisons, à s'organiser sur place, à se ravitailler en grenades. L'artillerie allemandes de la rive droite de la Suippes est très active et cause encore des pertes; les allemands du fortin S.O de Vaudesincourt sont nerveux et tirent sans interruption, mais aucune attaque n'est tenté de part et d'autre.

  B Opération effectuées par la Bataillon Waddel (2e btn) réserve de division.

Le 20 avril, l'ordre d'enlever dans la journée même les bois au Nord de B.69 et d'occuper la lisière Nord de B.67 était donné au bataillon.

En Conséquence le chef de bataillon prescrivait que les bois seraient attaqués directement du Sud au Nord, par la 7e Cie, tandis que deux groupes de grenadiers passant par les boyaux Ouest de B.64 et Est de B.61 s'efforceraient de gagner de l'avant pour tourner les allemands. Les 2 groupes de grenadiers conduits par le sous-lieutenant Darthenay ( qui bien que blessé n'a pas voulu abandonner son poste) et le sergent Dinet parvenaient rapidement à la tranchée Nord de B.67 et procédaient à son nettoyage ainsi qu'à celui de ses abris, tuant bon nombre d'allemands.

La Cie soumise au feu des mitrailleuses avançaient moins facilement. C'est alors que de sa propre initiative, le Capitaine Peteau, commandant la 5e Compagnie, lançait sa Cie en avant et parvenait d'un seul bond, entrainant toute la ligne à la lisière Nord de B.67, où les Cies retrouvaient les 2 groupes de grenadiers et s'installaient aussitôt.

Le sergent Camien commandant le canon de 37 et la section de mitrailleuses Séchaud avaient également aidé au mouvement en exécutant des tirs bien repérés sur deux emplacements de mitrailleuses. En arrivant en position, la section Séchaud ayant vu des conducteurs allemands qui essayaient d'atteler des pièces lourdes allemandes avant le bois B.171, ouvrit immédiatement le feu et dispersa chevaux et conducteurs.

Cette opération réussit brillamment et presque sans pertes, nous donnant une vingtaine de prisonniers valides, mais fut malheureusement suivi d'un bombardement épouvantable au cours duquel le Capitaine Peteau trouva la mort; Le sous-lieutenant Deleye le remplaçait aussitôt dans son commandement et les 5e et 6e Compagnie ( cette dernière remplaçait la 7e ramenée en réserve en B.69), sous l'impulsion vigoureuse de leurs chefs et aidées de deux sections de mitrailleuses de la Cie Veiber, tenaient énergiquement le terrain en dépit du bombardement et des contres attaques ennemies, brisées toutes d'ailleurs avant de pouvoir atteindre notre nouvelle position. Le Capitaine Peteau, les sous-lieutenants Deleye, Darthenay, et Mazare Aga, le sergent Dinet, le caporal Dorri s'étaient tout particulièrement distingués dans cette affaire. Quant aux légionnaires jamais ils ne s'étaient montrés plus brillants et plus enthousiastes; les cadavres allemands restés sur le terrain témoignent de la vigueur dont ils firent preuve dans cette circonstance. En plus des prisonniers dont il a été parlé plus haut, cette opération mettait entre nos mains, 1 mitrailleuse, 150 fusils, 500 grenades, 5000 cartouches sur bandes, 6000 pour fusils.

L'opération du 20 s'était faite en liaison intime avec le 4e tirailleurs , cette liaison était moins bien établie à gauche avec le 168e RI, il importait de souder définitivement la ligne à la corne Sud-Est du bois 181. A cet effet, le 168e poussait une Cie vers le bois, tandis que la 6e de la légion devait occuper, dans la partie Sud, le boyau reliant B.61 à B.171, en passant par la lisière Est de B.181 et d'une Cie du 7e tirailleurs devait occuper la partie Nord de ce boyau vers Bethmann-Holweg. Comme le mouvement commençait, le commandant de la 6e Cie et l'adjudant-chef Mader remarquèrent contre le talus du boyau près de B.181, un groupe Allemand, qui s'y était dissimulé et s'apprêtait à attaquer la tête de la Cie, du 168e venant dans B.181. Aussitôt, Mader faisant preuve d'un esprit de décision remarquable, ramasse les quelques légionnaires qui se trouvent autour de lui, les munit de grenades et s'élançant dans le boyau, débouche à l'improviste sur le dos des allemands qui ne d'y attendaient pas, occupés qu'ils étaient à guetter le 168e. Quelques grenades bien envoyées les mettent en déroute. La jonction est faites avec le 168e, mais Mader ne veut pas lâcher ses boches. Il se met à leur poursuivre pendant que la Cie du 7e tirailleurs, exécutant son mouvement, parvenaient à la tranchée Bethmann-Holweg, faisant la liaison avec l'unité du 168e qui occupait cette tranchée.

Mais les allemands du bois B.171 avaient été alertés. Après entende rapide avec le commandant de la Cie occupant Bethmann-Holweg, Mader se met en mesure d'attaquer à la grenade l'ouvrage où étaient les obusiers. C'est alors que s'engage qui dura près de 5 heures et où Mader ayant ouvert la voie au 168e, les obusiers purent être pris et une Cie de la Garde Impériale être refoulée vers le Nord, après avoir subi de très lourdes pertes.

Ce fait d'arme fait le plus grand bonheur à l'adjudant-chef Mader ainsi qu'aux légionnaires qui l'ont accompagné.

Ce jour là Lucien BOUTILLON fut tué à l'ennemi. ..........................................

Pertes du jour : tué, 1 officier, troupe : 22 dont 7 de la 5e Cie. Blessés : troupe : 72 dont 19 de la 5e Cie

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  carte de la bataille d'Auberive de 1917

 

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